Fanny Ferré

Les Lavandières

La petite fille aux couettes

 

Démarche artistique

Sculpte-t-elle ? Conçoit-elle ? Réinvente-t-elle l'image de l'homme? Oui, Fanny Ferré fait tout ça. De fait, elle recréé l'homme à l'image du temps qui passe. Avec ses mutations, des questions rivées à son visage, des sourires au plaisir et des angoisses. Il est sans vêtement, sans signe du temps car il est de nul temps et de son temps. Il est né de la terre. Sous les mains et les gestes d'une femme qui s'identifie à la terre. Qui la travaille, alliant en parfaite symbiose l'art et la matière. Fanny Ferré est une force créatrice au service de la terre. Une fée lumineuse qui, au creux de la grotte qu'elle a adoptée comme lieu de travail, construit un monde troglodyte qu'elle dévoile ensuite aux terriens.

Avec ses statues de terre cuite, tout un monde, des hommes des femmes avec un nourrisson, des enfants, un chien… Ses personnages font les gestes essentiels de la vie, avec l’eau, la nourriture. Ils marchent, s’arrêtent, les femmes portent le linge sur la tête, la femme pose l’enfant, la fillette aux couettes se promène avec des oiseaux dans les poches. Tous sont saisissants de vérité. Tous ces gestes répétés depuis la nuit des temps, ils n’ont ni lieu ni âge, c’est un état libre, vaste et sans crainte, primitif en somme. La vérité des sculptures de Fanny Ferré est qu’elles saisissent le geste juste.

Méthode

Sa méthode de travail est ancestrale. Elle s’appelle la technique du colombin et consiste à superposer, rangée après rangée, des boudins de terre, attendant que le bas durcisse pour continuer l'ascension créatrice. L'exercice un sens aigu de l’équilibre car Fanny travaille généralement en grandeur nature. La forme terminée doit être très exactement imaginée, quelle que soit la position du personnage. Et ce dès les premiers gestes puisque, la première mise en place conditionnant l’ensemble, l’erreur conduit inexorablement à l'effondrement de l’œuvre. Et Fanny Ferré excelle dans ce genre d'exercice devenu pour elle une seconde nature. L'œil et le geste. Le savoir-faire et le talent.

Les bronzes de Fanny Ferré ont nécessité un temps de travail infini pour mouler les plus intimes détails et obtenir cette patine aux teintes voulues par l’artiste. C’est la fonderie d’Art de la Plaine qui réalise le coulage du bronze et travaille en étroite collaboration avec la créatrice. Cette fonderie demeure très soucieuse de préserver à travers une tradition artisanale, à la fois l’esprit et la qualité des œuvres qui lui sont confiées.

Biographie

Née en 1963 en Normandie, fille d'artistes, (le père est peintre et la mère actrice de théâtre), Fanny a suivi les écoles des Beaux-Arts d'Angers et de Paris avant d'effectuer différents stages dans des ateliers de renommés dont celui de Jeanclos à Paris, la Manufacture nationale de Sèvres et celui de Ricardo Licata qui fait de la gravure expérimentale à Venise. Les oeuvres de Fanny ont été couronnées de nombreux prix dont, le 2ème prix de la Biennale de la céramique à Châteauroux en 1987. En 1990 elle reçoit le prix du Salon international de la sculpture, le prix du Festival d'Art contemporain de Ernée et la Bourse de la vocation par la Fondation Bleustein-Blanchet à Paris. En 1992, c'est le prix Max Laeuger qui lui est attribué à Lörrach en Allemagne, en 1996 elle a remporté le prix de la Biennale de Conches. Depuis 1984, les œuvres de Fanny ont été présentées dans de nombreuses expositions de groupes et des expositions personnelles.

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